Chapitre 3 - Le vide entre nous

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Anna venait tout juste de s’installer dans sa nouvelle vie, dans un coin tranquille de la ville natale, après avoir quitté la grande ville. La transition n’avait pas été facile, mais elle était déterminée à repartir sur de bonnes bases. Pourtant, quelques jours à peine après son arrivée, un appel de sa famille l’avait contrainte à repartir précipitamment.

De retour dans la maison de son enfance, Anna se sentait à la fois éloignée et connectée à cet endroit, comme une étrangère dans un lieu trop familier. La vie ici n’avait pas changé. Les mêmes visages, les mêmes ruelles étroites, tout semblait tourner en rond. Mais dans sa poitrine, un poids étrange la serrait, et ce n’était pas seulement les soucis familiaux qui l’empêchaient de respirer librement. C’était une sensation qu’elle n’arrivait pas à effacer. La pensée de Kieran, qui la hantait sans raison, ne faisait que renforcer ce malaise inexplicable.

À Silvercliff, Kieran s’était retrouvé seul, une fois de plus, perdu dans la forêt. Il avait scruté l’horizon, mais il n’y avait rien. Pas de trace d’Anna, rien qui puisse lui indiquer où elle était allée. Il avait arpenté les sentiers, parcouru chaque recoin de la forêt, mais son instinct, qui d’habitude ne le trompait jamais, lui disait qu’elle n’était plus là. Il ne sentait plus sa présence, et cela lui pesait d’une manière qu’il ne pouvait comprendre.

L’absence d’Anna était plus qu’une simple disparition ; c’était un vide, un manque qu’il ressentait jusque dans ses os. La douleur était vive, comme une brèche dans sa propre existence, qu’il ne pouvait pas combler.

« Pourquoi ? » souffla-t-il, sa voix se perdant dans les arbres.

Il n’arrivait pas à l’expliquer, mais il savait qu’il ne pourrait pas vivre sans la retrouver. Anna, cette inconnue qu’il avait à peine rencontrée, semblait maintenant être le centre de son monde. Et l’idée qu’elle puisse être si loin, hors de portée, le rendait fou.

Pendant ce temps, Anna se battait pour se concentrer sur les affaires qui l’avaient poussée à revenir ici, mais chaque minute semblait plus longue que la précédente. Et chaque pensée qu’elle avait, chaque bribe de souvenir, semblait la ramener inexorablement à Kieran.

Kieran errait sans but dans la ville, la tension s'intensifiant à chaque minute qui passait. Il ne comprenait pas ce qu'il ressentait, mais la sensation était inaltérable. Il ne la sentait plus. Anna, cette présence qui avait occupé ses pensées depuis leur rencontre, était maintenant absente, comme si tout ce qui l’avait lié à elle s’était dissipé dans l’air. Chaque rue, chaque coin de la ville semblait étrangement vide sans elle. Il avait perdu sa trace, et plus il s’éloignait, plus un sentiment d’urgence envahissait ses sens.

Il pensait l’avoir trouvée lorsqu’il avait cru percevoir un frémissement, un souffle léger, un signe qu’elle était là, quelque part, dans les environs. Mais à chaque fois, il arrivait trop tard. Chaque tentative, chaque investigation semblait le mener vers un vide. Et plus il la cherchait, plus cette sensation de ne pas être complet, de ne pas être entier, l'envahissait. C'était comme si une partie de lui avait disparu. Mais laquelle ? Et pourquoi ?

Il se retrouvait sans réponses, son esprit empli de questions qu’il n’arrivait pas à formuler. Pourquoi son cœur battait-il plus fort à chaque instant où il se rapprochait d'elle, comme s'il avait besoin de la retrouver à tout prix ? Pourquoi était-il aussi perturbé par cette absence, un vide qui n’était pourtant pas si significatif pour elle ?

Anna quant à elle était absorbée par ses préoccupations familiales, sans réfléchir à l'impact de sa rencontre avec Kieran. Pourtant, chaque nuit, son regard revenait la hanter, un sentiment étrange qu'elle ne pouvait ignorer.

Kieran, lui, ne pouvait pas l’oublier.