8-Le visage du PDG

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Je retourne à mon bureau désabusée. Il a bien caché son jeu lors de l'entretien. Mes larmes coulent tandis que je reprends les dossiers erronés que je relis plusieurs fois...Je ne sais même pas ce que j'ai fait faux...Il me traite comme une moins que rien mais n'est même pas capable de m'expliquer mon erreur. Je ne vais pas me laisser faire. 30 minutes plus tard, je retourne à son bureau avec les documents corrigés. Il est assis devant son ordinateur et me regarde avec surprise "Déjà de retour? Il s'adosse à son fauteuil les mains jointes J'espère que vous ne me faites pas perdre mon temps" Je pose lourdement les documents devant lui "Non Monsieur…" Je me recule et il en prend un en main pour le lire "Ah et bien en voilà un très bon travail Mademoiselle… quand vous voulez vous pouvez" Je vois rouge "Pardonnez moi, Monsieur...mais je suis archiviste de profession...pas une vulgaire assistante sur laquelle vous pouvez hurler et parler comme vous le faites!" Il se lève et se rapproche de moi. Mon rythme cardiaque s'accélère et je me sens de moins en moins à l'aise. Il est près...trop près. Carlson se rapproche avec un légère colère "Vous croyez parler à qui comme ça?! Je suis votre patron, pas votre ami!" Il y a un silence gênant entre nous. Son regard me transperce, mais je refuse de baisser les yeux. Sa proximité me met mal à l'aise, mais je ne veux pas lui montrer ma faiblesse. Je me redresse et lui réponds d'une voix ferme : "Ce n'est pas parce que vous êtes le patron que vous pouvez me parler sur ce ton. C'est vous qui m'avez engagée comme assistante. De plus, on ne m'a pas donné de consignes claires! Mes larmes montent à nouveau et je suis nerveuse Maintenant si vous n'avez plus plus besoin de moi je vais rentrer chez moi. Bonne soirée."

Je m'apprête à quitter son bureau lorsqu'il m'attrape le poignet "Dites moi...j'ai l'impression que quelque chose vous dérange...Je vois une certaine peur dans vos yeux. Est-ce moi ? C'est moi qui vous effraie?" Je baisse les yeux...mon rythme cardiaque augmente la cadence et je me sens nauséeuse. Je me défais de sa prise pour quitter son bureau et prendre la direction de l'ascenseur. À peine j'atteins le bouton que je m'effondre en faisant une crise d'angoisse. Je respire fort. Merde

"Attendez !!" Nathan se précipite vers moi et me retourne pour voir mon visage et mes yeux larmoyants. Il est pris de court. "Je...je...comment je peux vous aider ? Je ne lui réponds rien trop préoccupée à reprendre le contrôle de ma respiration sans résultats. Il a un geste qui me surprend: Il m'enlace et me chuchote à l'oreille: Calmez vous, regardez moi, inspirez, expirez profondément Mes yeux croisent les siens...ils sont d'un gris...envoûtant. Ma respiration revient à la normal. Voilà c'est ça...je suis désolé de m'être emporté tout à l'heure...c'est juste que...j'aime quand le travail est bien fait et qu'il n'y a pas d'erreur. Il m'aide à me relever mais me garde contre lui. Je n'ose pas bouger. Nous restons comme ça quelques minutes avant qu'il s'éloigne. Ça va mieux ?" Je le regarde et lui souris timidement.

"Oui...merci...désolée...est-ce que je peux y aller?" Je me retourne pour appeler l'ascenseur qui arrive peu après et je m'y engouffre en silence. Carlson me salue de la main et les portes se referment sur moi. Un tourbillon de sentiments se mélange dans ma tête tandis que l'ascenseur continue sa course jusqu'au rez-de-chaussée. Sa sollicitude m'a touché. Je rentre finalement chez moi retrouver mon chien.