Chapitre 8: Une Nouvelle Porte

8 / 13

"Et cette nuit vous avez réveillé tout ça en moi, vous avez éveillé des sensations que j'ignorais jusque là. Et je ne suis pas sûr que cela soit une bonne chose... Léonore..."

"Un loup-garou" je lâche dans un souffle, comme si tout devenait limpide. Comme si tout cela avait une logique. Tout ce qui était imprimé dans mon esprit cartésien vient tout juste de s'effondrer.

"C'est ce que je suis oui. Et peut-être que vous auriez dû me laisser dans cette forêt" Je sens ses lèvres effleurer la peau de mon cou. Ma respiration s'accélère à mesure que ses lèvres suivent la courbe de mon cou, envoyant des frissons le long de ma colonne vertébrale. Je ferme les yeux, et mon esprit commence à s'embrouiller. Je sens mon corps se détendre, mes défenses s'effondrer, et une étrange acceptation s'installer en moi. Wolfgang recule d'un coup en rigolant, me laissant perplexe.

"Il ne vous aura pas fallu longtemps pour succomber"

Je fronce les sourcils et le pousse de toute mes forces. Son corps robuste bouge à peine, mais il me regarde quand même surpris.

"C'est amusant pour vous?"

"C'est que vous êtes si facile à déstabiliser, vous les humains" murmure-t-il, sa voix douce et rauque.

Je me sens rougir de colère et d'embarras, et je le pousse à nouveau. Cette fois, il me retient par les bras, me maintenant fermement, mon corps presque coller contre le sien. Son visage est crispé et ses sourcils plissés.

"Arrêtez ça..."

Je me débats contre sa poigne de fer.

"Les loups dans la forêt... Ils étaient comme vous?"

"Oui"

"Et vous les avez tué quand même?"

"Je les ai tué"

Sa voix glaciale me stoppe dans mes mouvements.

"Pourquoi vous avez fait ça?"

"Parce que c'était eux ou vous"

"Moi?"

"La pierre que vous avez volé, elle était sous leur protection. Ils ne vous auraient jamais laissé quitter cette forêt en vie"

"Mais, vous les avez..."

Il hausse les épaules avec indifférence, et lâche mon poignet.

"Et alors?"

"Vous ne pouvez pas dire ça! Vous avez ôté la vie à des personnes!"

"Vous auriez préféré que je les laisse vous déchiqueter?"

Je me mords la lèvre.

"Et si je repose la pierre? Peut-être que..."

"C'est inutile" Il retourne s'asseoir sur le canapé "La Pierre de Lune est activée"

"Et alors qu'est-ce que ça signifie?" Je m'approche de lui.

"Bonne question" Il hausse les épaules avec une désinvolture déconcertante.

Je serre les poings de colère, alors qu'il le remarque. Il m'adresse un sourire moqueur.

"Je suis un loup-garou, pas un sorcier"

Ce mot provoque un frisson jusque dans mon âme. Une sensation étrange se glisse sous ma peau comme un frisson glacé, parcourant chaque fibre de mon être. Un mot… juste un mot. Mais il a cette consonance, presque musicale, un écho lointain et mystérieux qui semble résonner dans une partie de moi que je ne comprends pas encore. Je prends ma tête dans mes mains, mes doigts se pressant sur mes tempes pour essayer de calmer cette douleur invisible. Le mal de tête devint plus intense, comme si il voulait déchirer ma pensée. Je ferme les yeux, les paupières battant comme si elles cherchaient à fuir la douleur qui perce ma conscience. Je fais un pas en arrière, en chancelant.

"Léonore?"

J'entends à peine la voix de Wolfgang, me perdant dans un tourbillon de sensations. La Pierre de Lune dans ma main se met à briller fortement, et je la lâche. Elle tombe sur le carrelage dans un petit tintement clair. Je sens alors 2 mains me saisirent le visage, mes yeux ambrés remplis de larmes croisant les prunelles azurs de Wolfgang. Ses doigts sont chauds et rassurants, une oasis de calme dans cette tempête qui fait rage en moi.