Chapitre 12 - Une danse de feu et de glace

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Malgré l’effervescence de la fête qui persiste, l’atmosphère entre Mikhaïl et Iris est de plus en plus dense. La chaleur de la fête contraste progressivement avec le froid glacial que Mikhaïl dégage. Alors que les guirlandes scintillent et que les rires résonnent dans la nuit, eux sont pris dans un tourbillon d'émotions incontrôlables, de désirs qu’ils n’arrivent plus à ignorer.

Mikhaïl, toujours aussi maître de lui-même, commence à perdre le contrôle. L'attirance qu’il ressent pour Iris devient une pression qu’il n’arrive plus à supporter. Chaque regard, chaque geste de la jeune femme le tire un peu plus loin dans un abîme qu'il connaît et qu’il craint. Elle porte la fragilité de la vie, il incarne l'immensité de l'immortelle nuit, et cette différence, pourtant si évidente, n’a jamais résonné avec autant de puissance que ce soir.

Iris semble prête à se fondre dans ses bras, à se laisser emporter par cette attraction irrésistible, comme si chaque fibre de son être l'appelait à lui. Un frisson indomptable traverse son corps chaque fois qu'il se rapproche, chaque fois qu'il la regarde comme s’il voulait la dévorer. Mais Mikhaïl hésite encore, une part de lui cherchant à faire demi-tour, à s’éloigner de cette tentation fatale. Il est un prédateur et elle est une proie fragile. Pourtant, leurs corps se dirigent inexorablement l’un vers l’autre, poussés par une force magnétique.

La tension devient insupportable.

Mikhaïl brise le silence avec un geste brusque, ses lèvres se posant sur les siennes dans un baiser intense, un baiser qui déchire toute retenue. Le froid qu'il dégage se mêle à la chaleur brûlante qui envahit Iris. Il n’y a plus que leurs corps, leurs souffles et leurs battements de cœur qui se confondent.

La musique, désormais lointaine, se perd dans l’air lourd tandis qu’une brume sombre les enveloppe. Mikhaïl la prend avidement dans ses bras, ses gestes empreints d’une urgence tangible. Il avance dans une obscurité dense et douce, comme s’il l’entraînait dans un autre monde ; un monde où la lumière n’a plus sa place. Chaque mouvement devient une danse fluide, leurs corps se fondant dans les ombres comme une extension de la nuit elle-même.

Au cœur de cette brume de ténèbres, ils atteignent l’imposante silhouette de son manoir. Ses murs de pierre, noirs et glacés, se dressent silencieusement dans la nuit, comme une présence écrasante et intemporelle. À l’intérieur, tout est plongé dans une obscurité feutrée, une lumière tamisée provenant seulement des bougies qui dansent sur les tables antiques. Ils traversent un hall majestueux, où le mobilier richement sculpté semble appartenir à une autre époque, et Mikhaïl la guide sans un mot, ses pas résonnant dans le silence épais.

Finalement, ils arrivent dans une chambre immense, où les draps en soie rouge, presque irréels dans la lumière vacillante des chandelles, s'étendent comme un voile de mystère sur le grand lit à baldaquin. Le luxe de la pièce s’imbibe d'une atmosphère intime et envoûtante. Le parfum de la soie, de la cire et du bois ancien se mêle à l’odeur douce de leur désir croissant, tandis que Mikhaïl, empli de cette urgence qu’il ne peut plus repousser, l’attire vers ce sanctuaire où rien d'autre ne compte. Brûlant d'impatience, il l'attire vers son lit, la poussant doucement sur les draps de soie dans un élan irrésistible. Ses mains se posent délicatement sur sa peau, la caressant avec une ferveur silencieuse, l’entraînant dans un tourbillon de désir qui ne laisse plus de place au doute.

Iris, tremblante et avide, se laisse guider par l’instant, par la sensation de ses mains sur sa peau, de sa bouche sur la sienne. Son corps réagit, brûlant, comme si chaque frôlement, chaque caresse, allumait un feu en elle qu’elle n’avait jamais connu. Elle est perdue, subjuguée par lui, par cette attraction qui les relie. Elle ne veut plus que lui. Elle veut qu’il la prenne, qu’il la dévore, qu’il l’entraîne dans cette folie où chaque sensation devient une brûlure exquise.

Leurs corps se frôlent et chaque contact, même léger, envoient des vagues de chaleur entre eux. Mikhaïl, emporté par un désir qu'il n'a jamais connu aussi intense, se penche lentement vers elle, frôlant sa peau de ses lèvres glacées. Iris frissonne, mais n'éloigne pas son corps ; au contraire, elle l’attire encore plus près d’elle. Il se glisse entre ses jambes, un geste à la fois doux et assuré, créant une tension encore plus forte, comme si l'univers tout entier n'existait plus.

Leurs corps s'unissent avec une frénésie presque désespérée, chaque geste, chaque mouvement, marquant l’intensité du désir accumulé. Ils se fondent l’un dans l’autre, se laissant emporter par une danse fiévreuse où chaque caresse devient une promesse silencieuse. Mikhaïl, pris par une vague de passion dévorante, laisse entrevoir ses crocs, et ses yeux se teintent d’un rouge intense, l’éclat d’un désir primitif qui brûle en lui. Il abandonne toute pensée, se laissant guider par l’impulsion brute qui le traverse.

Leurs corps se rejoignent avec une telle urgence qu’ils semblent s’oublier eux-mêmes. Leurs gestes se précipitent, incontrôlables, dévorant chaque instant, chaque souffle, dans une danse frénétique. Mikhaïl la prend, la pousse contre lui avec une force presque brutale, tandis que ses mains cherchent à l’attirer encore plus près. Iris, prise dans l’extase, répond à chaque mouvement, à chaque pression, ses mains se glissant sur son dos pour l'inciter à aller plus loin.

Les coups de reins se font plus profonds, chaque mouvement marqué par un cri étouffé, un souffle haletant, un murmure de plaisir échappant à leurs lèvres. Leur rythme devient plus rapide et chaque geste devient plus intense.

Mikhaïl, submergé par cette frénésie, perd le contrôle. Ses crocs longs et acérés se révèlent, comme l’expression même de son désir dévorant. Ses ailes de chauve-souris, sombres et imposantes, se déploient lentement, battant dans un accord parfait avec leurs corps en mouvement. Elles vibrent, puissantes, comme des ombres mouvantes, apportant une dimension presque irréelle à cette union. Iris, fascinée par cette transformation, se perd dans l’intensité de ce qu’elle voit. Plutôt que la peur, c’est une attraction inouïe qui grandit en elle. Elle ne se détourne pas. Elle se laisse emporter, corps et âme, dans cette alchimie qui les lie, transcendée par la beauté sauvage de l’instant.

Lorsque l’extase les envahit enfin, le monde semble se suspendre un instant. Leurs souffles se mêlent, leurs corps encore frémissants, et une chaleur étrange se diffuse entre eux. Ils se retrouvent, face à face, dans un silence apaisé. Aucun mot n’est prononcé. Il n’y en a pas besoin. Ils savent.

Mikhaïl la fixe, ses yeux rouges brillant d’une lueur sauvage, une profondeur qui déchire les dernières barrières de retenue. Ses crocs, déjà visibles, sont l’expression même de l’avidité brûlante qui le traverse. Ses ailes de chauve-souris, sombres et majestueuses, se déploient lentement à nouveau, battant dans un mouvement hypnotique qui répond au rythme de leurs respirations. Iris, guidée par un désir irrésistible, se presse toutefois un peu plus contre lui, sa peau frôlant la sienne.

Leurs gestes deviennent tendres, presque suspendus dans le temps. Dans cette atmosphère chargée de désir et de compréhension, un lien plus puissant se tisse entre eux, invisible mais plus fort que tout. Ils sont devenus un seul être, fusionnant dans l’instant. Leurs corps, encore marqués par la passion sauvage qui les a consumés, continuent de s'effleurer, de se chercher dans un équilibre délicat.

Et dans un murmure, le poids de la révélation l'écrasant, Iris prononce enfin les mots qu’elle n’a cessé de ressasser dans son esprit :

"Les rumeurs disaient vrai. Tu es donc le véritable Originel."