Dans la bibliothèque de Ravenswood, Alice découvre un carnet de pensées. Les pages vibrent d’une humanité fragile, décrivant la vie d’un homme empli d’espoir et de doute. Chaque mot, empreint d’innocence, ignore l’ombre à venir, avançant doucement vers l’extinction de leur propre lumière.

Chapitre 1 - La Découverte

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Dans une bibliothèque ancienne, à l'abri des regards, Alice se glisse entre les étagères en bois, ses doigts effleurant les reliures anciennes. La lueur douce du crépuscule inonde la pièce, projetant des ombres dansantes sur les étagères. Cet endroit, empreint de mystère, lui est familier, comme un refuge où le temps suspend son vol, lui offrant l'opportunité de s'évader et de se perdre dans les récits d'autrui.

Ce jour-là, un livre attire son regard. Il se trouve au fond d'une étagère, caché derrière d'autres ouvrages plus récents. La couverture en cuir, d'un rouge sombre presque noir, présente des rayures, témoins discrets du passage du temps. Un frisson parcourt son échine lorsqu'elle saisit le livre. Alice s'assied à une table en bois et y dépose le livre avec délicatesse. Elle souffle doucement sur la couverture, dispersant une fine couche de poussière accumulée depuis des siècles. Le titre est alors révélé :

"Au Cœur de l’Éphémère"

En ouvrant la première page, elle tombe sur des mots inscrits dans une calligraphie élégante, comme si la main qui les avait écrits venait d'une autre époque. Elle lit les premières lignes du prologue avec une curiosité grandissante, ne sachant pas exactement pourquoi ce livre l'attire tant. L'odeur du vieux papier emplît l’air, et les mots semblent prendre vie sous ses yeux. Au fil de sa lecture, Alice comprend qu'il s'agit du prologue d'un carnet de pensées d'un homme ayant vécu à une autre époque. Un frisson la parcourt, le cœur battant, comme si le livre l'avait choisie pour livrer ses pensées. Elle referme doucement le carnet, ses doigts frôlant les bords usés de la couverture. Elle reste un instant immobile, intriguée par ce qu'elle vient de ressentir. Dans un geste distrait, elle tourne le livre entre ses mains, ses pensées égarées, quand soudain, une feuille de papier récente s'échappe du livre et glisse lentement sur le sol. Elle se lève et se penche pour la ramasser. Elle déplie délicatement la feuille, ses yeux se posant sur l'écriture soignée qui semble danser sous la lueur vacillante de la lampe, et commence à lire :

"J’ai connu la lumière et aimé sous l’éclat des étoiles, portant en moi les espoirs et les tourments d’une âme profondément humaine. Avant que la nuit ne m’enlève ce que j’étais, avant que la transformation ne me prenne et que le temps ne m’échappe, j’étais un homme parmi d’autres."

Un frisson glacial parcourt sa colonne vertébrale avant même qu'elle n'ait lu les prochains mots. L’écho de ces phrases semble vibrer dans l’air, l’enveloppant dans un voile d’incertitude et de curiosité. Et dans ce moment suspendu, Alice comprend qu'elle s'apprête à explorer des pensées intimes, empreintes d’espoirs et de doutes, marquées par la douceur et les tourments d’une humanité révolue. Elle poursuit la lecture, ses yeux glissant sur les mots, attirée par la promesse d'un secret encore plus profond :

"J’ai porté en moi les aspirations d’une existence entière : l’espérance d’un avenir radieux, d’une famille unie, d’un amour à l’épreuve du temps. Ce récit appartenait à un homme vivant, inconscient des précipices que l’avenir dissimulait. Cet homme, je ne le suis plus. Voici le témoignage de ce que fut ma lumière éphémère. Bonne lecture, très chère Alice."

Elle lève les yeux brusquement et se fige, troublée par la mention de son prénom. Ses mains tremblent légèrement et son regard se pose sur la signature raffinée au bas de la feuille :

"Mikhaïl Vassiliév, le vampire Originel"

Doucement, elle se redresse, l’esprit troublé. L’écho de la signature persiste en elle. Elle ferme les yeux et respire profondément. Elle ouvre le carnet à nouveau, prête à découvrir son histoire, frémissant à l’idée d’entrer dans un monde où chaque mot semble respirer la vérité de l’humanité, avant que l’ombre ne vienne tout effacer.